aphone

aphone

aphone [ afɔn; afon ] adj.
• 1834; gr. aphônos
Qui n'a plus de voix (pour des raisons physiologiques ou psychosomatiques, mais non cérébrales). Un homme « presque aphone et qui pourtant faisait de son mieux pour chanter » (A. Gide). L'orateur, enrhumé, était à moitié aphone.

aphone adjectif (grec aphônos, sans voix) Qui est privé de l'usage de la voix ou dont la voix est très affaiblie.

aphone
adj. Qui n'a pas ou n'a plus de voix. Il a tant crié qu'il est aphone.

⇒APHONE, adj.
MÉD. [En parlant d'une pers.] Qui est privé de l'usage de la voix :
1. — « Te sens-tu un peu soulagé, déjà? »
— « Très. »
— « Tu as encore le timbre un peu ... voilé. » (Parmi tous les changements qu'elle remarquait en lui, ce qui la frappait le plus, c'était cette faiblesse, cet enrouement des cordes vocales.)
— « En ce moment, ce n'est rien. Il y a des heures, le matin par exemple, où je suis complètement aphone. »
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, p. 785.
P. ext. Qui est privé de l'usage total de la voix, dont la voix est très affaiblie à la suite d'une extinction de voix :
2. Dimanche 17 mars. Répétition aux Menus-Plaisirs pendant tout l'après-midi jusqu'à des heures indues. Mévisto et Barny enroués, presque complètement aphones, ...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1889. p. 938.
3. C'est vrai que mon père ne dormait plus, qu'il prenait une mine d'agonique. Il arrivait si épuisé, qu'il chancelait dans tous les couloirs en transbordant son courrier d'un étage à l'autre ... Il était aphone en plus. Il avait la voix de rogomme à force de hurler ses conneries...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 234.
P. anal. Qui, momentanément, pour des raisons psychologiques ou morales, est incapable de parler. Synon. interdit :
4. Et puis j'ai donné un croche-pied à Ferdinand, qui ne voulait pas me rendre Le Capitaine de quinze ans.
— Cet enfant est d'une remarquable franchise, pontifia ma mère. Allez, Marcel! reprit-elle en employant le vous, pour bien marquer qu'elle était dans l'exercice de ses plus sublimes fonctions. Allez! Le Bon Dieu, votre père et moi, nous vous pardonnons. Quant à moi, je me tus. Ce déballage me trouvait aphone.
— Qu'attendez-vous? Qu'avez-vous à cacher, mon garçon?
H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 62.
Rem. Lar. 19e donne aphonique pour ,,syn. inusité de aphone``.
P. ext. [En parlant d'un instrument de mus., d'un chant, etc.] :
5. ... elle a décidé M. Arnaldon à lui acheter un piano, qui dormait depuis des générations, sous une double housse de cretonne et de poussière, dans le salon de Mme Massot : vénérable instrument, presque aphone, mais dont les basses ont le beau timbre d'un gong chinois.
R. MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, p. 1073.
Au fig. Silencieux :
6. 26 [août]. — À Georges d'Esparbès :
« ... l'aphone clameur de majesté, le frisson d'insecte mourant, presque inaudible déjà, qui fut l'Oraison Dominicale de la liturgie du Potentat, sanglotée maintenant (...) par un peuple en agonie dans les intestins de l'abîme! C'est prodigieux, cela, cher ami... »
BLOY, Journal, 1892, p. 53.
7. Les salles de concert (...) sont fermées maintenant sur du vide muet, de la poussière aphone, des housses aussi sourdes que des linceuls.
A. ARNOUX, Rencontres avec Richard Wagner, 1927, p. 18.
Subst. masc., p. plaisant. L'aphone. Le (cinéma) muet :
8. « ... Ah! les cow-boys du muet, les vampires du tacite, les Max-Linder du silencieux, les Charlots de l'aphone, combien passionné fus-je de leur geste, épique en son genre, dirai-je. »
QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, p. 227.
PRONONC. :[]. KAMM. 1964, p. 81 préconise la prononc. avec [o] long dans aphone et synchrone.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1834 (BOISTE : Aphone [...] qui ne rend point de son); 1838 (Ac. Compl. 1842 : Aphone [...] qu'on ne module point).
Empr. au gr. « sans voix », HIPPOCRATE, Epid., 3, 1098 ds BAILLY.
STAT. — Fréq. abs. littér. :31.
BBG. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. Biol. t. 1 1970.

aphone [afɔn; afon] adj.
ÉTYM. 1834; grec aphônos. → Aphonie.
1 Cour. Qui est privé de voix, qui n'a plus de voix (pour des raisons de physiologie acoustique ou psychosomatiques, mais non cérébrales. → Aphasique). || Une affection du larynx le rend aphone. || L'orateur, enrhumé, était à moitié aphone.
1 (…) une sorte de colonel Chabert, perclus, presque aphone et qui pourtant faisait de son mieux pour chanter afin d'attirer la charité des passants.
Gide, Journal 1889-1939, 21 août 1914.
N. Rare. || Un, une aphone.
2 En entrant, Jésus étendit la main vers l'impressionnante aphone, qui, aussitôt guérie, chanta rapidement à plein gosier un trille sans fin semblant annoncer le retour de la joie et de l'espoir.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 444.
2 Littér. Qui ne produit aucun son (instrument, source sonore); qui ne parle pas, ne peut pas parler (personnes).
3 La pantomime, art inférieur, suprême ressource pour cabots aphones !
Alphonse Allais, Contes et chroniques, p. 90.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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